Romain FISCHER
Reconversion du site de la Banque de France à Roubaix : un pôle sportif pour redynamiser son centre-ville
La ville de Roubaix foisonne d’édifices retraçant l’époque textile, celle qui lui donnera son prestige et sa prospérité. En effet, la fin du XIXème et le début du XXème tissent le caractère ainsi que l’aménagement de la ville. Entre les cheminées qui traversent la grisaille du Nord se bâtissent des maisons ouvrières mais également des édifices à la hauteur de la richesse de la ville. C’est ainsi que Roubaix se dote d’un hôtel de ville luxueux, de bains municipaux, d’une bourse de laine ou d’une Banque de France monumentale.
Depuis la désindustrialisation qui a touché la ville dès les années 1960, les friches se sont multipliées. La mairie a engagé de grands travaux de reconversions tels le musée d’art et d’industrie, La Piscine, située dans les anciens bains municipaux. Le centre de conditionnement des matières textiles est devenu un espace culturel appelé la Condition Publique ceci afin d’inverser la tendance, mais de nombreux bâtiments sont encore laissés à l’abandon.
Au cœur du centre-ville, à deux pas de la Grande Place et son Hôtel de ville et au carrefour des transports en commun - métro, tram et bus - , l’édifice de la Banque de France est désaffecté depuis 2016. Cet îlot abrite aussi diverses friches commerciales (magasin et garage) reliées par un parking à l’abandon. Cet édifice monumental en friche traduit un désengagement de l’Etat marquant le paysage architectural, s’ajoutant aux friches économiques nombreuses dans la ville. Cependant, son implantation stratégique et son architecture du XIXème siècle, permettent de questionner la reconversion d’un tel bâtiment en prenant en compte des enjeux contemporains sociétaux et environnementaux.
Ainsi, ce site véhicule de nombreux enjeux. Tout d’abord la nécessité d’une reconversion d’un édifice patrimonial en l’ouvrant et en l’offrant au public. De plus, la conversion du cœur de l’îlot en espace public vert, propose un complément à la place de la Liberté et vient s’inscrire dans le langage urbain roubaisien, composé de porches et venelles, en offrant un square en centre-ville. Par ailleurs, il est nécessaire de recomposer l’îlot et de retrouver un front bâti sur limites.
Dans cette optique, mon projet consiste en l’implantation d’un complexe sportif, mêlant infrastructures associatives à vocation roubaisiennes et d’infrastructures privées permettant de rayonner plus largement. Cette imbrication permettra d’avoir une offre large et qui fonctionne parallèlement tout en étant complémentaire afin de proposer un équilibre des activités pour le centre-ville. Ce site permettra de toucher un autre public pour dynamiser son centre ainsi que de répondre aux besoins en matière sportive.
Cette situation urbaine, entre la place et le boulevard, interroge le projet dans son rôle de limite et de seuil entre l’espace urbain et le square à l’intérieur de l’îlot, tout en s’inscrivant dans un projet global de redynamisation du centre-ville, donnant par là un second souffle à cet îlot désuet. Dans cette logique, le projet complète et renouvelle l’offre en matière de loisirs et d’activités sportives, rayonnant au-delà de ses propres limites physiques. Le complexe sportif oriente, repère, articule ce nouveau projet urbain dans la ville.