Eymeric AZIMZADEH
Réappropriation du bâtiment de la Mairie du IVe arrondissement de Paris
« [Les villes] se comportent comme des matrices, et nous devons, pour nous y adapter, modifier en partie notre comportement et notre être. Dans les villes, en effet, les hommes se créent un espace vital où ils s’expriment de multiples façons, mais ces villes, à leur tour, influent sur le caractère social de leurs habitants. »
Alexander Mitscherlich in Psychanalyse et urbanisme, réponse aux planificateurs, 1965
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À l’occasion des élections municipales de mars 2020, les quatre premiers arrondissements de Paris fusionnent, pour former une nouvelle entité nommée « Paris Centre ». La nouvelle mairie d’arrondissement prend ses quartiers dans l’ancien IIIe. Les bâtiments des trois autres anciennes mairies restent propriété de la Ville, et leur nouvel usage sera à destination du public - reste à trouver quel usage. La mandature actuelle a proposé à cet effet de consulter ses citoyen.ne.s pour nourrir les réflexions
sur le sujet.
Sur la base de ces consultations, la piste de travail retenue par la mairie est celle d’un usage du bâtiment de la mairie du IVe comme un lieu « associatif et culturel ». J’ai souhaité prendre à mon compte cette injonction en proposant un programme de maison de quartier, active et participative. Pour que ce lieu bien repéré des habitants du quartier devienne plus qu’un programme associatif, mais qu’il participe pleinement à la vie sociale locale, mon programme combine activités en place et projets habitants avec des espaces pensés pour l’éducation populaire et la démocratie participative, le tout autour de lieux de vie de quartier.
La volonté d’ouvrir le lieu à la ville, de faire de cette cour centrale un cœur d’îlot, implique certaines interventions sur le bâtiment a priori à l’encontre de son intégrité. Il s’agit de démontrer qu’au contraire, les interventions proposées vont dans le sens d’une nouvelle lecture des caractéristiques du bâtiment. En se nourrissant des projets et initiatives habitantes, en proposant à ses usagers de parcourir le bâtiment d’une nouvelle manière, en offrant les outils de lecture et d’écriture adaptés à ce lieu, mon projet cherche à rendre la pratique de la société à une pratique de l’espace.
