Louise GONET-MERY
Réapprendre à vivre - Un centre d’accompagnement thérapeutique et hébergement d’urgence pour victimes de violences conjugales à Bergerac
Aujourd’hui, les violences faites aux femmes, en particulier dans la sphère conjugale commencent à être reconnues. Cependant, les solutions proposées ne sont actuellement pas à la hauteur du problème, en particulier sur la question de l’hébergement d’urgence de ces personnes lors d’une fuite.
En Dordogne, le problème est le même que partout ailleurs en France : les grandes villes, ici Périgueux, monopolisent les ressources, et les zones rurales sont en grande précarité vis-à-vis de ces questions. On propose donc de s’intéresser à la ville de Bergerac, deuxième plus grande ville du département, mais qui aujourd’hui ne répond pas aux enjeux de sa zone d’attractivité, qui compte 60 000 personnes.
Au sein de son quartier fonctionnel, le quartier Perdoux, on retrouve de fortes potentialités d’implantation pour un programme de soin et d’accompagnement dédié, ainsi que d’hébergement d’urgence. En particulier, une dent creuse bâtie en lien direct avec le jardin se prête bien au programme d’hébergement sécurisé et anonyme ; et un vide non qualifié à l’articulation entre deux parties du jardin et des programmes associatifs et la clinique du quartier se prête à l’insertion d’un programme de soin semi-public.
Avec ce projet, une intégration adaptée des victimes de violences conjugales est rendue possible au sein d’une ville moyenne comme Bergerac. Le maillage des structures dédiées à leur accompagnement est entamé, au cœur d’un cadre végétal et bâti approprié et vecteur de résilience. Le jardin Perdoux vient alors développer une nouvelle identité en plus des différentes qu’il possède déjà : jusqu’à présent récréatif, sa nature lui permet d’être protecteur, rassurant et thérapeutique.
L’architecture des deux interventions vient travailler sur les notions de sécurisation, et donc de seuils et d’accompagnement par la matière et les émotions qu’elle peut provoquer. Le soin et la reconstruction de ces femmes est soutenu par une variété d’ambiances, appropriables, apprivoisables et où la communauté soutient et encourage à découvrir. Le corps est tantôt contenu, tantôt ouvert sur son environnement comme perspective de réinsertion et de résilience. Le vécu des victimes, que ce soit les femmes ou les enfants, est pris en compte pour leur offrir le cadre le plus adapté et les accompagner sur leur chemin de reconstruction personnelle.