Elodie VAUTRIN
Ré-animer la cité des princes - Réappropriation du promontoire du château de Montbéliard
Ce projet de fin d’études s’intéresse au promontoire du château de Montbéliard, une commune de 25 000 habitants située au nord-est de la Franche-Comté. La ville s’est développée dès le I0er siècle autour de ce promontoire rocheux. Témoin de plus de 1 000 ans d’histoire de la cité, le château médiéval situé en plein centre-ville semble aujourd’hui quelque peu figé. Le projet consiste donc à révéler son potentiel pour permettre sa réappropriation par le public.
La réflexion sur l’activation du site du château de Montbéliard se base sur trois axes. Premièrement, la réouverture de la faille historique qui séparait originellement le promontoire rétablit la liaison entre le centre-ville au nord, et les espaces naturels au sud. C’est également l’occasion de retravailler les abords immédiats du promontoire à travers une stratégie de végétalisation et de piétonisation afin de privilégier les modes de déplacement doux. Au nord, la rue du château, aujourd’hui majoritairement empruntée pour court-circuiter le boulevard périphérique, voit son accès contrôlé et réservé aux riverains et aux services. Un travail sur les revêtements de sols permet d’accroitre la perméabilité des abords du promontoire. Ainsi, on trouve plus d’espaces végétalisés au centre-ville. De façon analogue l’actuel parking de la rue des tours au sud est également végétalisé. Le long de la muraille sud, divers types de jardins s’implantent : jardins familiaux, jardin partagé et jardin médicinal.
Deuxièmement, la faille permet d’introduire une nouvelle connexion verticale avec l’esplanade en partie haute. Le nouvel escalier et l’ascenseur en béton clair banché viennent se détacher de la paroi assumant leur contemporanéité, tout en dialoguant avec le rempart existant. Le nouvel escalier dessert la terrasse sud du musée, et la replace dans les parcours de visite. Le jeu de trois volumes verticaux créé est accentué à la tombée du jour par un éclairage, répondant à l’ancienne tour de garde dont il ne reste aujourd’hui qu’un quart de la partie basse. En partie haute, la passerelle en acier corten qui relie les deux parties de l’esplanade crée un contraste tout en associant la légèreté et la résistance du matériau.
Troisièmement, il existe une synergie entre accessibilité et programmation, toujours dans l’objectif de révéler et de faire comprendre la valeur patrimoniale de l’ensemble du site, un Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP) du Pays de Montbéliard est implanté dans le bâtiment de l’horloge. Le projet s’appuie sur une mise en réseau des sites déjà présents dans la région pour retranscrire les grandes étapes de l’histoire du Pays de Montbéliard.
De plus, un projet de revalorisation d’un site d’une telle ampleur implique nécessairement une réflexion selon différentes temporalités. A court terme l’implantation du CIAP dans le bâtiment de l’horloge et l’installation d’un restaurant dans la chancellerie permettent également de trouver du lien entre les programmes des rez-de-chaussée et les espaces extérieurs pour les ouvrir au public. A moyen terme, le projet de rénovation du musée du château porté par la municipalité vient renforcer l’attractivité du site. Parallèlement l’aile nord du châtel devant et sa cour sont réhabilitées pour accueillir une auberge de jeunesse. Proposant une offre variée, elle vient compléter l’offre hôtelière en s’adressant aux touristes locaux et itinérants. Enfin, à long terme la posture retenue est de laisser la place à l’évolution du site par l’ajout de programmes complémentaires. L’aile sud du châtel devant, l’annexe et les anciennes écuries par leurs caractéristiques spatiaux et architecturaux sont des bâtiments qui peuvent permettre l’installation de différentes activités en lien avec les espaces extérieurs déjà régulièrement investis par les Montbéliardais. Il ne s’agit pas tant de prévoir l’avenir de l’ensemble du promontoire du château mais de le permettre.