Lea WATREMEZ
Mine de rien - L’ancien site minier de la fosse 12 de Lens comme nouvelle centralité associative et nourricière
Le bassin minier du Nord de la France fut, au siècle dernier, une terre emblématique de l’exploitation de la ressource charbon en sous-sol. Il reste aujourd’hui en cicatrisation lente suite à l’arrêt de cette activité. Dans ce contexte, ce travail de fin d’études s’intéresse à l’ancien site de la fosse 12 des mines de Lens, situé à la frontière entre les villes de Lens et de Loos-en-Gohelle. Il s’agit d’envisager à travers ce projet une régénération frugale du carreau de la fosse 12 et de son territoire proche par la mobilisation associative et habitante.
Ce site, détruit à plus de soixante pour cent à la suite de l’arrêt de la mine fait aujourd’hui l’objet de problématiques :
- Patrimoniales : la salle des bains-douches, un bâtiment identitaire du site est en grande dégradation.
- Environnementales : les sols sont pollués et font l’objet d’une surveillance pour l’évacuation des gaz en sous-sol.
- Sociales : la cité minière historiquement liée à ce site est en majorité en friche ou abrite une population en précarité importante.
Situé en bout de deux villes, ce site est pourtant également à la croisée de grands projets territoriaux qui en font des potentiels majeurs, même s’ils ne prennent pas aujourd’hui en compte le site : euro vélo 5, ANRU, nouvel Hôpital métropolitain.
Face ces constats, une troisième voix émerge qui est explorée dans ce projet : celle du développement d’un terreau associatif aux abords du site.
Ce projet propose donc de faire de l’ancien site de la fosse 12 une nouvelle centralité associative, habitante et nourricière. L’objectif étant, par ce type d’activation, de redonner vie à ce site et de lui retrouver une place dans la fabrique urbaine et ses relations habitantes.
Pour cela, il envisage l’ancienne salle des bains-douches comme une nouvelle place publique polyvalente, pouvant accueillir marché, événementiel de quartier etc… Elle s’articule autour d’un noyau associatif et artisanal, pensé comme un tiers lieu se déployant de part et d’autre de la nef centrale et est modulable en fonction des saisons. Autour, de cette pièce centrale s’opère une réouverture du site, par l’aménagement d’accès piétons, vélos et une intervention sur la barrière topographique existante ainsi que par la réactivation du seuil sud du site. Celle-ci s’effectue via un programme d’ateliers de réparation dédiés à la réinsertion professionnelle et un programme vivrier pour développer l’alimentation locale et pour opérer une restauration écologique de ce site.