Chloé Viala

La plaça de Ciutadella, une interface sociale comme nouveau visage d’un délaissé urbain lisière de son paysage

La Plaça de Ciutadella est aujourd’hui une mosaïque d’histoires, de matières et de couleurs, devenue un décor pour les habitant.e.s du quartier de Horta aux allures de villages barcelonais. Ses hauts murs opaques qui la partitionnent rendent ce lieu mystérieux et inaccessible. En effet, elle est composée d’un vestige du XVIème siècle, une ancienne tour de guet d’une citadelle, qui parait avoir été parachutée sur un terrain vague, et de murs d’enceinte, vestiges d’ilôts batis détruits dans les années 90, aujourd’hui investis informellement par un bidonville et un jardin de fèves.
Pourtant, son emplacement induit un fonctionnement de rotule entre les deux tissus qui l’entourent : le quartier de Horta d’un côté et le Parc de Les Rieres de l’autre.
Le projet a donc pour objectif de redonner un réel statut de place à ce lieu, en utilisant ses murs comme support de renouveau ou comme mémoire. En effet, il s’agit de redonner vie à cette tour chargée d’histoire, en lui conférant un rôle fonctionnel majeur dans le projet tout en mettant en valeur ses qualités architecturales. D’autre part, il s’agit aussi de garder une trace des murs informels qui ont été les seuls à accueillir une population rejetée du système. D’ailleurs, même si l’idée est de rendre ce lieu plus accessible et lisible, il s’agit aussi de conserver l’ambiance mystérieuse et intime qui se dégagent de la Plaça de Ciutadella aujourd’hui, grâce aux différents parcours et vues générés par les nouveaux murs du projet.
L’idée est de faire de cette place un lieu de transition entre ville et parc, de brouiller la frontière nette entre ces deux entités qui actuellement, évoluent côte à côte sans communiquer.
Ce lieu est donc l’occasion de requestionner la densité de l’architecture barcelonaise, sur une parcelle hybride qui dans son plan semble appartenir au système de la ville tandis que dans son parcours et sa formalisation, elle semble justement en dehors de ce dernier.

Ce projet qui s’insert sur ce site chargé d’histoire, à la lisière du quartier de Horta, propose une nouvelle forme de densité qui lui permet de s’ouvrir vers le parc et le grand paysage. En substituant à des espaces de voirie dédiés au passage fugace de la voiture, des espaces publics adaptés au rythme de la déambulation piétonne, le projet replace les vides de la ville comme support du vivre ensemble. Les différentes franges du projet, en éventail de la ville vers le parc, s’activent successivement au long de la journée, au rythme de l’ensoleillement, de l’activité générée par les programmes et de l’énergie des gens qui l’habitent. L’animation de cette nouvelle place se déplace, entre minéral et végétal, jouant de l’ombre et de la lumière, générant du vu et du caché, faisant dialoguer les petites entités programmatiques qui le composent et diffusent via cet espace partagé l’envie de faire société.

The Plaça de Ciutadella, a social interface as a new face of a derelict urban edge of its landscape

The Plaça de Ciutadella is today a mosaic of histories, materials and colors, which has become a setting for the inhabitants of the Horta district, which looks like a Barcelona village. Its high opaque walls that partition it make this place mysterious and inaccessible. Indeed, it is composed of a vestige of the 16th century, an old watchtower of a citadel, which seems to have been dropped on a vacant lot, and of surrounding walls, vestiges of built-up areas destroyed in the 90’s, today informally invested by a shantytown and a bean garden.
However, its location induces a rotational function between the two fabrics that surround it : the neighborhood of Horta on one side and the Park of Les Rieres on the other.
The project therefore aims to give a real status of place to this place, using its walls as a support of renewal or as memory. Indeed, it is a question of giving life to this tower full of history, giving it a major functional role in the project while highlighting its architectural qualities. On the other hand, it is also a question of keeping a trace of the informal walls which were the only ones to welcome a population rejected by the system. Besides, even if the idea is to make this place more accessible and readable, it is also about keeping the mysterious and intimate atmosphere that emerges from the Plaça de Ciutadella today, thanks to the different routes and views generated by the new walls of the project.
The idea is to make this square a place of transition between city and park, to blur the clear border between these two entities that currently evolve side by side without communicating.
This place is therefore an opportunity to question the density of Barcelona’s architecture, on a hybrid plot that in its plan seems to belong to the city’s system while in its course and formalization, it seems to be outside of it.

This project, which is inserted in this site full of history, on the edge of the Horta district, proposes a new form of density that allows it to open up to the park and the great landscape. By replacing the road spaces dedicated to the fleeting passage of the car with public spaces adapted to the rhythm of pedestrian strolling, the project replaces the voids of the city as a support for living together. The different bangs of the project, fanning out from the city towards the park, are activated successively throughout the day, to the rhythm of the sunshine, the activity generated by the programs and the energy of the people who live there. The animation of this new square moves, between mineral and vegetal, playing with the shadow and the light, generating the seen and the hidden, making the small programmatic entities that compose it dialogue and diffuse via this shared space the desire to be social.

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