Mathilde STRUBEL
L’îlot des arènes, épicentre de la culture alicantine
Ville plurimillénaire et riche d’histoire, 2ème ville de la Communauté Valencienne et 11ème ville espagnole avec 330 000 habitants, Alicante est aujourd’hui connue comme cité balnéaire qui rencontre de sérieuses difficultés héritées de son développement dans les années 1960. Certains espaces publics manquent de qualité et de clarté, le tissu urbain se mite de dents creuses et d’immeubles vétustes, le taux de vacance est élevé et on assiste à un exode urbain chez les Alicantins qui ne trouvent plus leur place dans leur ville natale. Ces phénomènes touchent en particulier la vallée située entre le mont Benacantil (169m) et le mont Tossal (87m), zone stratégique où se situent par ailleurs les arènes qui jouent un rôle culturel de premier ordre dans la vie citadine hispanique.
La mairie, consciente de cette situation, s’est penchée sur la question et a présenté un rapport de stratégie de développement urbain durable intégré. Il fait l’état des lieux et donne des pistes de développement territorial à adopter, dont la réorganisation des espaces publics et le développement culturel, afin d’obtenir un fond européen de développement régional.
En effet, Alicante est une ville où la scène culturelle est présente : des acteurs variés travaillent à produire de la musique et des films ou accueillir des troupes de théâtre, ou permettent de s’initier à la peinture ou à la sérigraphie. Les espaces d’expositions ne manquent pas. Les arènes, patrimoine du XIXe siècle, accueillent des concerts, excepté lors des ferias de la Saint-Jean. Cependant, ces acteurs sont dispersés dans la ville et n’ont pas de lieu central pour se réunir, créer ensemble et découvrir d’autres arts, ce qui ne met pas en avant les productions artistiques alicantines.
Le but de mon projet est de proposer un lieu qui prend place sur l’îlot des arènes, à un endroit actuellement très exposé à l’échelle de la ville, mais dans un même temps en manque de lisibilité et de cohérence. Ce lieu abrite un programme de productions artistiques complémentaire au programme d’exposition déjà existant dans la ville. Il doit permettre la réappropriation par les alicantins de cet espace central délaissé.
Je propose dans un premier temps un remaniement de l’espace public afin de rendre les abords du projet et des arènes, actuellement confisqués, accessibles au piéton. Dans un second temps, un lieu polyvalent sous la forme d’ateliers ouverts doit favoriser l’apprentissage et la pratique de l’art sous forme visuelle, sonore, verbale ou corporelle (médiums artistiques), complété par des centres de ressources matérielles (commerce spécialisé) et immatérielles (médiathèque) ainsi que des logements pour accueillir des artistes invités venus d’ailleurs.