Laurane STEYERT

Andreasviertel est un quartier faisant parti d’une zone étendue de grand ensemble, situé à l’est du centre de Berlin. C’est un quartier qui connait aujourd’hui une réelle fracture avec les quartiers environnants, qui eux sont en cours de gentrification.
Ce projet de renouvellement urbain souhaite agir dans un premier temps en tissant des liens avec les quartiers environnants, mais aussi entre les différents méga-ilots du quartier d’étude. Le deuxième principe d’action consiste à modifier le fonctionnement des îlots pour faire apparaître des rues piétonnes et des cœurs d’ilots, là où la voiture était omniprésente.

Trois grandes promenades aux atmosphères différentes permettent de rendre attractif le quartier et de le reconnecter à son environnement. Une grande promenade boisée relie des éléments du grands paysages iconiques de Berlin ; de la Spree jusqu’au Volks Parc, en passant par le centre de la Karl Marx allée.
Un axe plus urbain permet de relier la Karl Marx Allée à la gare du quartier, pour rendre cette dernière plus attractive.
Croisant ces deux dynamiques, une rue au cœur du quartier est pensé comme un lieu de rencontre du voisinage, évoluant d’une animation urbaine jusqu’à une zone paysagère.
Ce lien entre urbanité et paysage se fait à travers le chemin de l’eau, provenant de la récupération des eaux de pluie, qui vient irriguer des potagers communs, au cœur du quartier piétonnisé, pour ensuite se jeter dans la zone humide de la promenade boisée, descendant vers la Spree.

L’usage de la voiture est rationnalisé pour rendre l’espace aux piétons.
Ce tissage se poursuit à l’échelle de l’ilot. Un ilot est choisi comme laboratoire urbain, initiateur d’un changement de mode d’habiter. Il faut repenser l’accroche des bâtiments qui sont pour le moment isolés tournés vers l’intérieur d’ilots en friche.
Des extensions sont alors créer redonnant aux rues une dimension plus humaine, pour créer de nouveaux locaux d’activités, économiques et associatifs. Ces extensions rythment alors les façades monotones des grands ensembles, et proposent de nouveaux logements diversifiés. Les cœurs d’ilots sont rendus à la déambulation piétonne, et ainsi transformés en jardins partagés, en petites poches de voisinages restreints.
Par cette démarche interscalaire, ce projet veut questionner la notion d’habiter pour se sentir à nouveau appartenir à son territoire, de l’autre bout de son quartier, jusqu’à sa cage d’escalier.