Vincent MESNARD
Habiter le littoral changeant - Anticiper une réorganisation urbaine conciliante de Granville
Transformé par l’engouement des hommes, soumis au dérèglement climatique… Le littoral se trouve aujourd’hui en crise car ce fragment de notre territoire porte en lui un grand nombre d’enjeux à la fois économiques, culturels, habitants et environnementaux. C’est par, avec ou contre ces crises et les vestiges du passé qu’il faut composer aujourd’hui afin d’aménager nos territoires.
La ville de Granville pourrait s’avérer être un territoire d’expérimentation et une illustration sensible d’une ville littorale vis-à-vis de son héritage caractéristique.
De la ville médiévale fortifiée, la ville de Granville s’est d’abord largement développée grâce à ses activités portuaires en avançant progressivement sur le marais salant puis sur la mer. Le port de pêche maintient encore aujourd’hui une place importante à laquelle se sont greffés un port de transport (passager et fret) ainsi qu’un port de plaisance toujours en expansion. Par la suite, la ville a connu un second renouveau avec le développement du tourisme balnéaire, qui est aujourd’hui son premier secteur d’activité. De cette morphogénèse assez caractéristique du littoral s’ajoute aujourd’hui les problématiques de montée des eaux et de risque de submersions marines.
à travers le projet de fin d’études, je souhaite explorer une possible désirabilité de ce littoral en crise. Le projet propose alors une prospective à long terme de cette lisière entre l’arrière-pays et la mer afin de proposer un modèle urbain plus résilient et convivial. Cette démarche se met en place en trois temps de projets, au rythme des prévisions de la montée des eaux devenant de plus en plus impactant, et de la décarbonation progressive de nos modes de vie rendant l’accès aux ressources et à l’énergie de plus en plus limitée.
La stratégie mise en place oscille alors entre une posture de démantèlement et une posture de réactivation de certaines infrastructures. Pour y parvenir, une approche sociale du projet est essentielle afin d’assurer une forme démocratique de renoncement et de s’assurer de reconnecter les habitants à l’eau et aux risques associés.
Enfin, le projet s’organise autour de deux fils structurant qui parcourent l’ensemble du site. Le premier est la rivière du Boscq, aujourd’hui invisible et absent de la vie des habitants, que je donne à redécouvrir. Le deuxième est une nouvelle mobilité urbaine à travers le (re)déploiement d’un tram-train pour la ville. C’est par la réhabilitation, l’extension, la déconstruction du patrimoine présent ou bien la construction neuve autour de ces fils que le projet propose un nouveau modèle urbain.