Johanna RODRIGUES

Centre de la Biodiversité à Saint-Dié-des-Vosges.

Ce projet de fin d’étude porte sur la métamorphose d’un site où est implantée une ferme typique vosgienne laissée à l’abandon en banlieue proche de Saint-Dié-des-Vosges. Ce site un peu particulier devient support pour un centre de la biodiversité comprenant une partie pédagogique à l’image d’une maison de la nature et d’un centre de soin à la faune sauvage.

La question qui se pose est : comment réinvestir un lieu et son patrimoine bâti avec les enjeux de protection de la biodiversité contemporains ? En effet, entre 1970 et 2018, on observe que certaines populations animales ont diminué d’en moyenne 69%. Vertébrés, oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens, reptiles et de nombreux insectes sont concernés. On parle de 6ème extinction de masse qui menace 1 million d’espèces de disparition d’ici 2030. Les écosystèmes dont ils sont acteurs sont et seront impactés. Écosystèmes dont l’Homme fait partie et dépend également.

La forêt s’est ré-appropriée ce lieu abandonné par l’humain, mettant en place un écosystème forestier autonome. La question de l’implantation sur ce territoire est un enjeu majeur du projet. Celà implique des questions autour de la relations du bâti avec le sol, des aménagements extérieurs, son fonctionnement et questionne également les techniques constructives. Les énergies, la gestion des déchets, la récupération et le traitement des eaux, la nature et la provenance des matériaux sont des points clés liés aux activités humaines qui doivent être réfléchis. Le tout dans le but d’être en accord et s’intégrer au mieux à cet écosystème.

L’enjeu patrimonial est un point important du projet. Le corps de ferme comporte les caractéristiques d’une ferme typique vosgienne : un bâtiment scindé en trois volumes ; un premier destiné à l’habitation, un second au stockage et une étable destiné aux animaux. Il est apparu vers la fin du XIXème siècle, a été agrandie et a échappé à la destruction de la ville à la fin de la seconde guerre mondiale. Sa préservation relève d’un enjeu mémoriel mais également d’un enjeu vis-à-vis du programme. En effet, le bâtiment, ayant abrité des animaux de ferme, puis des chevaux suite à une reconversion en centre équestre (jusqu’à sa fermeture au début des années 2000), a un lien fort avec le programme et notamment le centre d’accueil et de soin à la faune sauvage. Alors que le corps de ferme est symbole d’une Nature au service de l’Homme, qui a abrité des animaux domestiqués que l’on nourrit et protège pour notre intérêt, il est question de retourner cette vision. De mettre cette fois-ci, l’Homme au service de l’Animal et de sensibiliser et d’éduquer autour de l’importance et de l’urgence lié à la disparition de la biodiversité.

Biodiversity House in Saint-Dié-des-Vosges.

This end-of-study project focuses on the metamorphosis of a typical Vosges farmhouse in the outskirts of Saint-Dié-des-Vosges. This rather unusual site is to be used as a base for a biodiversity center, with an educational component similar to that of a nature center and a wildlife care center.

The question is : how to reinvest a site and its built heritage with contemporary biodiversity protection issues ? Between 1970 and 2018, certain animal populations have declined by an average of 69%. Vertebrates, birds, fish, mammals, amphibians, reptiles and many insects are concerned. We’re talking about the 6th mass extinction, which threatens 1 million species with extinction by 2030. The ecosystems of which they are a part are and will be impacted. Ecosystems on which humans also depends.

The forest has reclaimed this area abandoned by man, creating a self-sufficient forest ecosystem. The question of where to set up on this territory is a major challenge for the project. This involves questions about the building’s relationship with the ground, its external fittings and its functioning, as well as questions about construction techniques. Energy, waste management, water recovery and treatment, and the nature and origin of materials are all key points linked to human activities that need to be considered. All with the aim of harmonizing with and integrating into this ecosystem.

Heritage issues are an important part of the project. The farmhouse has all the characteristics of a typical Vosges farm : a building divided into three volumes, the first for living quarters, the second for storage and a stable for the animals. It appeared towards the end of the 19th century, was enlarged and escaped the destruction of the town at the end of the Second World War. Its preservation is not only a matter of remembrance, but also of program. Having housed farm animals, then horses following conversion into a riding school (until its closure in the early 2000s), the building has a strong link with the program, and in particular with the wildlife care center. While the farmhouse is a symbol of nature at the service of mankind, home to domesticated animals that we feed and protect for our benefit, the idea is to turn this vision on its head. This time, it’s about putting Man at the service of the Animal, and raising awareness and educating people about the importance and urgency of the disappearance of biodiversity.

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