Ophélie BONNERRE

Vivre la gare // Bruxelles-Midi

La région de Bruxelles-Capitale, qui compte aujourd’hui 1.2 millions d’habitants, est une place forte multiculturelle, au rayonnement international et européen. La gare de Bruxelles-Midi en est la porte d’entrée ferroviaire internationale, située au croisement de trois communes, la Ville de Bruxelles, Anderlecht et Saint-Gilles.

Construite en 1952 à l’issue de la finalisation de la jonction Nord-Midi reliant les gares Bruxelloises en un chapelet, la gare de Bruxelles-Midi devient alors une gare fonctionnaliste dissimulée sous le faisceau ferré six mètres au-dessus du sol. Elle connaitra une extension le long du viaduc ferroviaire à l’arrivée du TGV et de l’Eurostar dans les années 2000.
La gare de Bruxelles-Midi s’inscrit dans le quartier du même nom. Comptant principalement des bâtiments propriétés de la Société Nationale des Chemins de Fer Belges, le quartier accueille une dominante d’activités tertiaires, à laquelle s’ajoutent des logements, en grande majorité vétustes, et des bâtiments désaffectés.

A l’instar du quartier, cette gare au pôle multimodal noueux et saturé, pourtant point stratégique pour la ville, souffre d’une image négative et d’un manque de visibilité et de lisibilité certain. Mal vécu par ses 150 000 voyageurs quotidiens, cette gare de près de 25 000 m² plongée dans l’obscurité est également un des principaux passages pour les 15 000 habitants qui franchissent chaque jour la jonction ferroviaire.

Consciente des difficultés urbaines rencontrées, la Région de Bruxelles est à l’origine d’un projet visant à repenser le quartier de Bruxelles-Midi, y apportant une proportion égale de bureaux et de logements, ainsi que des services et des équipements au rayonnement divers. La gare occupant une position géographique centrale et offrant un rayonnement international au quartier, ce projet urbain proposé par l’AUC a pris pour nom « la gare habitante ». Cependant, la question financière étant prépondérante, la gare ne fait finalement l’objet que d’interventions minimes au regard des dysfonctionnements identifiés, au profit de la restructuration plus générale du quartier.

Dès lors, renforcer la position centrale de la gare au sein du quartier, en lui offrant une dimension urbaine complémentaire à celle de lieu de voyage et de transit m’a semblé essentiel.

L’objectif est donc de conférer une véritable dimension habitante à la gare, en proposant une restructuration de la partie existante et des espaces désaffectés attenants, ainsi qu’une extension franchissant les voies permettant l’accueil, outre les espaces nécessaires à la gare, de programmes associés à destination des habitants du quartier, des travailleurs et des voyageurs.

Une attention particulière est portée à l’intégration du projet au sein de la proposition urbaine formulée par Bruxelles, veillant à respecter les prescriptions du Plan d’Aménagement Directeur en cours d’élaboration, à requestionner certains points en vue d’une intégration optimale, et à répondre aux besoins du quartier identifiés en termes de programmes sportifs, culturels, extérieurs et de loisirs.

La gare tend ainsi à devenir un lieu du quotidien, adapté aux différentes temporalités de ses usagers ainsi qu’aux enjeux et besoins du quartier, sans oublier la valorisation de son rayonnement international.

BUSSELS-MIDI, A LIVING TRAIN STATION IN THE MAKING

The Brussels-Capital region, which now has 1.2 million inhabitants, is a multicultural place, with international and European influence. The Bruxelles-Midi station is the gateway to international railways, located at the intersection of three municipalities, the City of Brussels, Anderlecht and Saint-Gilles.

Built in 1952 following the completion of the North-South junction connecting the Brussels stations in a string, the Brussels-Midi station then becomes a functionalist station hidden under the railroad which is six meters above the ground. It will experience an extension along the railway viaduct with the arrival of the TGV and Eurostar in the 2000s.
The Bruxelles-Midi station is located in the district of the same name. Mainly comprising buildings owned by the Société Nationale des Chemins de Fer Belges, the district is home to a predominance of tertiary activities, to which are added housing, the vast majority of which is dilapidated, and abandoned buildings.

Like the neighborhood, this station with a knotty and saturated multimodal hub, yet a strategic point for the city, suffers from a negative image and a certain lack of visibility and readability. Badly experienced by its 150,000 daily travelers, this darkened station of nearly 25,000 m² is also one of the main passages for the 15,000 inhabitants who cross the railway junction every day.

Aware of the urban difficulties encountered, the Brussels Region is at the origin of a project aimed at rethinking the Brussels-Midi district, providing it with an equal proportion of offices and housing, as well as services and equipment with diverse influence. This urban project proposed by AUC has taken the name "the resident station", because of the central geographical position of the station, offering an international influence to the district. However, the financial question being preponderant, the station is ultimately the object of only minimal interventions in view of the identified dysfunctions, in favor of the more general restructuring of the district.

Therefore, reinforcing the central position of the station within the district, by offering it an urban dimension complementary to that of a place of travel and transit seemed essential to me.

The objective is therefore to give to the station a real living dimension, by proposing a restructuring of the existing part and the adjoining disused spaces, as well as an extension crossing the tracks allowing the reception, in addition to the spaces necessary for the station, of associated programs for neighborhood residents, workers and travelers.

Particular attention is paid to the integration of the project within the urban proposal formulated by Brussels, ensuring to respect the prescriptions of the Master Development Plan being drawn up, to question certain points with a view to optimal integration, and meet the needs of the neighborhood identified in terms of sports, cultural, outdoor and leisure programs.

The station is thus tending to become a place of everyday life, adapted to the different temporalities of its users as well as to the challenges and needs of the neighborhood, without forgetting the enhancement of its international influence.

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