Joffrey Mirabail
San Siro, de l’aire de jeu à l’ère de la ville
Le stade San Siro de Milan est aujourd’hui la plus grande enceinte sportive d’Italie qui fêtera son centenaire en 2026, date à laquelle il hébergera la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’Hiver. Il accueille aujourd’hui deux clubs parmi les plus importants d’Italie : l’AC Milan et l’Inter Milan. Ces derniers ont un palmarès et une reconnaissance mondiale qui s’est forgée durant plus d’un siècle.
San Siro et ses 90 000 places sont les garants de l’histoire du football milanais que l’on n’hésite pas à comparer au Duomo, cathédrale de la ville. Tout au long de ces années, le stade est devenue l’image d’une ville mais également le symbole d’un quartier, San Siro, qui est aujourd’hui enclavé et stigmatisé.
Ce stade est porteur d’histoire mais sa monofonctionnalité et sa place stratégique au coeur de la métropole milanaise font débat. Aujourd’hui il est menacé de destruction et les deux clubs souhaitent construire une enceinte plus petite mais plus moderne et fonctionnelle afin de faciliter leur croissance et leur compétitivité internationale.
Ce Projet de Fin d’Etude est un contre-pied à la proposition d’une nouvelle infrastructure coûteuse sur le plan économique et environnemental. Il vise à démontrer que la rénovation d’un stade est une alternative possible. Ainsi, comment San Siro peut-il retrouver une place cohérente au coeur de Milan ?
Cette problématique souligne un double enjeu. Tout d’abord la préservation de son usage actuel en tant que temple du football milanais. Il s’agit de veiller à sa conservation, mais également à l’amélioration de son usage actuel. Le second enjeu est la création d’un équipement qui réponde aux problématiques urbaines et environnementales d’une métropole qui se densifie.
Le nouveau projet de San Siro dialogue avec l’existant et retrouve une accroche au contexte proche, jusqu’alors perdu par la démesure de la structure actuelle. Un espace public généreux et cohérent vient qualifier les environts du stade, autrefois goudronné. Plusieurs parcours piétons sont imaginés afin de profiter de cet espace unique, qui s’exprime par la grandeur du stade. Ce travail vient requestionner les mobilités très motorisées à Milan pour proposer des alternatives.
Le projet s’articule autour de l’enceinte historique pour proposer de multiples usages et parcours qui permettent à San Siro d’être occupé une large partie de l’année et plus seulement quelques heures par semaine.
Le projet final cherche alors une cohérence totale entre architecture et urbanisme, en combinant à la fois enceinte de football et équipements sportif, culturel et touristique destinés au grand public.