Florence Koenig
RENOUER AVEC SON ALIMENTATION - La voie ferrée et ses abords comme support de proximité et de lien ville campagne à COlme
Plusieurs sujets d’actualité nous invitent à nous questionner sur nos manières de vivre et de consommer. De fait, la guerre en Ukraine nous a permis de nous rendre compte de la dépendance de certains pays sur leurs importations, je pense notamment aux questions alimentaires autour du blé. L’agriculture aujourd’hui se montre sous des aspects économiques avant son rôle essentiel : nous nourrir. Nous faisons face à une déconnexion entre nos terres, nos cultures et notre alimentation. Un urbanisme qui oppose la ville à l’agriculture. A l’heure de la mondialisation et des échanges globaux, il me semble pourtant important de retrouver une certaine indépendance alimentaire, en favorisant la consommation locale et en circuit-court. Ceci à des fins politiques mais surtout environnementales. A Colmar, un groupement d’acteurs locaux de l’agroalimentaire a pris le parti de racheter une enseigne d’hypermarché pour offrir une large gamme de produits locaux : fruits et légumes, viandes, fromages, etc. Cependant ce sont des initiatives assez isolées face à nos manières de consommer. Il faut un réel investissement pour revenir sur une alimentation locale. Mais comment retrouver un lien entre nos terres et notre alimentation quand nos villes sont construites en opposition aux campagnes et aux espaces nourriciers ?
Pour mon projet je me penche sur le territoire Colmar-Rhin-Fecht qui présente une grande diversité d’acteurs de l’agroalimentaire, à la croisée entre les agriculteurs, éleveurs et chercheurs. Je vais chercher à créer un métabolisme alimentaire à l’échelle territoriale en m’appuyant sur le réseau ferré qui sera le lien entre les différents acteurs du territoire.
Ensuite à l’échelle urbaine je vais m’intéresser à la position de Colmar dans ce système. Je m’interroge sur l’usage des abords du réseau ferroviaire et sur une manière d’en faire un liant pour la ville plutôt qu’une fracture. En effet, Colmar fait partie de ces nombreuses villes qui se sont étendues au-delà du réseau ferré et qui aujourd’hui en subissent les barrières. De plus, je vais chercher à questionner la place de l’agriculture et de la nature en ville. Comment créer de la cohésion entre deux entités que l’on oppose ? D’un côté ville, de l’autre la campagne.
Pour cela je travaille sur un site de 13 hectares accolé au réseau ferroviaire. Il me permettra de faire le lien entre l’échelle territoriale et l’échelle urbaine. C’est un espace aujourd’hui très enclavé entre les réseaux ferroviaires, les champs et les talus de pont. Je souhaite l’ouvrir au public et profiter d’un nouvel arrêt de train pour lui donner une place à grande échelle. En effet, je souhaite y réaliser un espace tourné autour de la culture de la terre, où chercheurs, étudiants, exploitants et habitants se côtoieraient. Le tout en tentant de créer de la cohésion entre des pans de ville totalement dissociés aujourd’hui.
Finalement mon projet tente de renforcer une alimentation locale et consciente en cherchant à créer une interrelation entre les espaces agricoles, maraichers et nos lieux de vie, d’habitation où nous consommons les produits de la terre.