Aurore Peillet

Ouessant, écosystème en transition

Nos territoires sont aujourd’hui fortement dépendants les uns des autres, certains ne fonctionnant que sur une économie de services. Cela crée des déséquilibres, car ces territoires ne sont souvent pas définis par la vie, mais plutôt par l’économie.

La biorégion, « un lieu défini non par les diktats humains, mais par les formes de vie, la topographie, le biotope ; une région gouvernée non par la législature, mais par la nature » (CONSTANT Emmanuel, SCHAFFNER Marin et ROLLOT Mathias, 2021), permet de remettre au centre l’idée de vie et les interconnexions existantes permettant de vivre sur ce territoire. Aujourd’hui, l’étude des interconnexions montre des interdépendances très fortes, ne permettant pas au territoire de vivre sans l’activité accrue d’autres territoires. Ces interconnexions peuvent être étudiées à travers 8 orientations : les ressources, l’alimentation, la gestion des déchets, la gestion de l’eau, les énergies, le vivre ensemble, l’éducation et la santé.

Le cas des îles permet de mettre en exergue cette dépendance à travers les allées et venues des bateaux, devenant des territoires sous perfusion continentale.

Ouessant est une île qui a connu un passé quasi autarcique, vivant exclusivement de ce que produisait la terre et de ce qu’apportait la mer. Avec l’ouverture au continent, elle s’est totalement détournée de cette production vers le milieu du XXe siècle pour développer une économie basée sur le tourisme. À cause de ce changement rapide de l’utilisation du territoire, l’île a perdu de nombreux habitants et a été délaissée. Le paysage, historiquement très ouvert, s’est peu à peu refermé, faisant place aux ronces et aux fougères. Le climat particulier d’Ouessant, et notamment la présence d’un vent quasiment constant, limite la pousse des arbres et donc l’évolution de ces paysages vers des stades plus avancés. Les écarts, groupement de bâtiments, ont peu à peu été abandonnés, perdant ainsi leur esprit de communauté.

À travers mon projet de fin d’études, je souhaite réactiver le territoire en introduisant des communs dans différents écarts, permettant de réinjecter de la vie, mais également de l’activité. Ce travail permettra de créer des interdépendances à petite échelle, recréant une dynamique territoriale de taille réduite, mais soutenable pour tous les aspects du vivant. L’économie touristique actuelle sera également prise en compte pour favoriser une découverte de l’île vertueuse et pédagogique.

Ouessant, ecosystem in transition

Our territories are today strongly dependent on each other, some of them only functioning on an economy based on services. This creates imbalances, as these territories are often not defined by life, but rather by the economy.

The bioregion, "a place defined not by human dictates, but by life forms, topography, biotope ; a region governed not by legislature, but by nature" (CONSTANT Emmanuel, SCHAFFNER Marin and ROLLOT Mathias, 2021), makes it possible to put back at the center the idea of life and the existing interconnections allowing to live on this territory. Today, the study of interconnections shows very strong interdependencies, not allowing the territory to live without the increased activity of other territories. These interconnections can be studied through 8 orientations : resources, food, waste management, water management, energy, living together, education and health.

The case of the islands allows us to highlight this dependence through the comings and goings of boats, becoming territories under continental perfusion.

Ouessant is an island that has known a quasi autarkic past, living exclusively from what the land produced and what the sea brought. With the opening to the mainland, it has totally turned away from this production in the mid-twentieth century to develop an economy based on tourism. Because of this rapid change in land use, the island lost many inhabitants and was abandoned. The landscape, historically very open, has gradually closed, giving way to brambles and ferns. The particular climate of Ouessant, and in particular the presence of a nearly constant wind, limits the growth of trees and thus the evolution of these landscapes towards more advanced stages. The gaps, groups of buildings, have been gradually abandoned, losing their community spirit.

Through my final year project, I wish to reactivate the territory by introducing common areas in different gaps, allowing to reinject life, but also activity. This work will allow to create interdependencies on a small scale, recreating a territorial dynamic of reduced size, but sustainable for all aspects of life. The current tourist economy will also be taken into account to promote a virtuous and educational discovery of the island.

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