Corentin Choveau
Mutation d’une usine aéronautique, déverrouillage du quartier Ponts Jumeaux à Toulouse
En bordure du Canal du midi et des stratégies de densification du centre ville toulousain, le quartier des Ponts Jumeaux s’organise autour d’une usine d’industrie lourde de 9,5 hectares. Fonctionnelle et patrimoniale, mais opaque et suffocante, elle contraint un voisinage hétéroclite et végétalisé à s’enfermer sur lui-même. La mutation de l’Usine Saint Eloi suite à un déménagement de production nécessaire permet d’abord de redonner une échelle de quartier en installant un nouveau cœur de vie, renforçant la présence d’une biodiversité urbaine, et appuyant une transition nécessaire vers une production de proximité et plus respectueuse des enjeux écologiques. Elle passe par la mise en valeur d’un bâti industriel de sheds sous laquelle se développe un programme mixte et complémentaire contenu dans des volumes neufs en bois, transformant une usine opaque en une halle publique. Un découpage du site par des percées support de flux piétons, cyclables, logistiques, végétalisés et hydriques permet un réseau public cohérent, irriguant un site où la végétation agit comme outil de transition et d’aménagement. Amorçant un redéveloppement du quartier, avec son pôle artisanat et industrie locale soutenu par une nouvelle hiérarchisation des voies carrossables, la mutation se veut aussi progressive. Elle veut en finir avec la prédominance de la voiture et redonner à la biodiversité un rôle dans l’aménagement urbain et en complémentarité avec un programme de quartier : apport pédagogique pour un pôle éducatif et culturel, durabilité et continuité pour s’étendre dans le reste quartier, et technicité pour dépolluer un site chargé de titane et d’hydrocarbure. Il s’agit de donner une raison de sortir aux Ponts Jumeaux en mettant en valeur les bienfaits d’une biodiversité renforcée.