Fleur Lagarrigue
Manifeste pour la fin d’un tourisme de masse.
La ville de Corralejo, sur l’île de Fuerteventura aux Canaries, a vu son paysage se façonner en quelques décennies, sous l’impacte du tourisme de masse. Le site de projet en est la résultante physique, cicatrice encore ouverte entre dunes, volcans et les côtes. Il illustre l’atteinte d’un seuil de saturation moral et écologique, avec une culture locale qui peine à éxister face à un tourisme mondialisé, et des écosystèmes largement menacés par le développement des infrastructures touristiques, et, à une échelle plus large, les vagues d’aridités prévues dans un futur à moyen terme. La mutation de la friche permet la rencontre entre la décroissance d’une économie basée sur le tourisme de masse, et un besoin croissant d’autonomiser les populations d’un point de vue nourricier, économique et culturel.
Je propose une stratégie de dynamique phasée, et un scénario programmatique afin d’accompagner la mutation de la friche en oasis vivrière, pour effacer la cicatrice urbaine qu’elle représente.
En accompagnant d’abord la transition touristique, puis la transition économique et enfin le développement agricole, j’initie à l’échelle du site un changement qui s’inscrit dans un dynamisme global et résilient. Avec des dispositifs paysagers et architecturaux, j’accompagne tout au long des phases la mutation de la friche, en opérant ponctuellement sur le site.
A travers ce projet manifeste contre le tourisme de masse, je propose sur mon site d’étude une réponse à la dystopie climatique annoncée par les scientifiques dans le pire scénario de la transition énergétique, scénario malheureusement le plus probable. J’ai souhaité proposer des des synergies entre agriculture locale, économie décarbonée, politique sociale et culturelle qui sont, j’en suis convaincue, les clés du succès pour accompagner les populations dans le dépassement des crises économiques et climatiques auxquelles nous sommes déjà confrontés.