Cloé Urban
MELTING PORT : ouvrir le port Édouard Herriot aux Lyonnais et asseoir la place de l’industrie en ville
Le port de Lyon Édouard Herriot (PLEH), inauguré en 1938, se trouve au Sud de Lyon, dans l’actuel 7ème arrondissement. Il était autrefois à l’extérieur de la ville, éloignant ainsi la population des risques liés à l’activité portuaire et au stockage d’hydrocarbures. Aujourd’hui, le 7ème arrondissement est le quartier de Lyon connaissant la plus grande transformation urbaine et la plus forte augmentation de population de la ville. Le port se retrouve alors enclavé dans une zone en pleine mutation. Tandis que la ville arrive progressivement aux portes du port, ce dernier est cependant très mal connu des Lyonnais. Avec ses 184 hectares, le PLEH est pourtant le plus grand port que la ville de Lyon ait connu et les 12 millions de tonnes de marchandises manufacturées sur le port en 2019 illustrent parfaitement son importance dans l’économie de la région. Les enjeux de ce projet sont donc d’ouvrir davantage le port aux Lyonnais et d’améliorer sa perception. Il convient de créer de nouvelles entrées, de nouveaux axes et d’amener de la mixité dans l’enceinte du port, mais aussi aux alentours, avec la création d’un nouveau quartier mixte mêlant logements, commerces, bureaux et espaces publics afin de dynamiser la zone et de la connecter à la ville. Toutefois il ne s’agit pas de requalifier des espaces portuaires en friche mais bien d’asseoir la place de l’industrie en ville et la rendre compatible avec la présence d’une activité urbaine et citadine, en assurant notamment la transition écologique du PLEH. Pour cela, je propose de diversifier les domaines d’activité en faisant du port un grand centre de traitement des déchets. Des nouvelles logiques d’économie circulaire pourraient alors être introduites dans le port. Les déchets pourraient être valorisés à la fois grâce à des processus industriels mais aussi grâce au travail d’artistes et d’artisans dont les ateliers seraient présents dans le port, au côté des industries plus lourdes. La présence de ces ateliers rendrait ainsi le port plus accessible aux Lyonnais, qui pourraient alors découvrir ce que deviennent leurs déchets et participer à l’économie de leur ville. La fin du stockage d’hydrocarbures, prévue pour 2050, amène également à se questionner sur l’avenir des cuves. En effet, ces éléments font partie de l’identité du port et les espaces qu’ils renferment peuvent se prêter à de nouveaux usages, de type culturel et récréatif, faisant ainsi du port une zone de promenade offrant des vues inédites sur l’activité industrielle et portuaire.