Baptiste Desgurse

Extraire le plein, construire le vide

Mon projet consiste à repenser l’exploitation d’une carrière de pierre pour y intégrer une architecture in situ. Cette architecture par le vide s’appuie sur un centre culturel, le Centre National de l’Art Carrier (CNAC), pour mettre en valeur le travail de cette filière.

Après plusieurs décennies à construire sans cesse en béton, les savoirs faire quant à la mise en œuvre d’autres matériaux se sont peu à peu oubliés. Les enjeux climatiques et la diminution des ressources nous invitent à nous interroger sur les moyens de revenir à une utilisation judicieuse de la matière dans l’acte de bâtir.

Après discussion avec des acteurs du milieu, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il faut faire projet avec la carrière. Elle doit apporter à la commune, plutôt que d’uniquement profiter de ses ressources, en utilisant ses potentiels que sont le carreau et le front de taille, le plein et le vide, la matérialité et la lumière.

Comment penser l’extraction de la pierre du midi pour que la carrière génère de l’architecture ?

Mon projet se situe à Junas, dans le Gard. La localité est connue pour son histoire autour de la pierre avec les carrières gallo-romaines, dites du Bon Temps. Une seconde carrière, dite de Quinsargues, a été exploitée mais son gisement est encore important. C’est ici que je fais projet sur plusieurs phases pendant une vingtaine d’années.

Le projet accueille finalement une diversité de programmes mêlant culture et exploitation du petit territoire : un centre culturel, une filière caprine qui prend la suite de la filière d’extraction en pierre, un amphithéâtre et un espace d’expérimentation in situ pour de futures constructions dans la carrière.

A travers leur parcours, les visiteurs comprennent la force d’une carrière par sa matérialité et son vide. Le questionnement sur un tel espace dans un milieu naturel se confronte finalement avec la réalité de l’intervention humaine sur le paysage, à travers n’importe quelle construction.

L’architecture fini par s’immiscer dans un paysage où elle n’était pas prévue. La réunion entre lieu d’extraction de la ressource et lieu de construction, permet faire émerger un nouvel imaginaire symbiotique entre l’homme et son environnement. On vient construire le vide, extraire le plein, pour faire d’une pierre deux coups.

Extracting the full, building the empty

My project involves rethinking the operation of a stone quarry to incorporate in situ architecture. This architecture through emptiness is based on a cultural centre, the Centre National de l’Art Carrier (CNAC), to showcase the work of this sector.

After several decades of building in concrete, the skills involved in using other materials have gradually been forgotten. Climate change and dwindling resources are prompting us to look at ways of returning to the judicious use of materials in the act of building.

After discussions with local players, I’ve come to the conclusion that we need to work with the quarry. Rather than simply making the most of its resources, the quarry should contribute to the community by making use of the potential of the quarry tile and the quarry face, of fullness and emptiness, of materiality and light.

How can the extraction of stone from the south of France be designed so that the quarry generates architecture ?

My project is located in Junas, in the Gard department. The town is well known for its history of stone quarrying, with Gallo-Roman quarries known as Bon Temps. A second quarry, called Quinsargues, has been exploited, but there are still large deposits. It’s here that I’ve been working on a multi-phase project over the last twenty years.

In the end, the project hosts a variety of programmes combining culture and the exploitation of the small area : a cultural centre, a goat industry that takes over from the stone extraction industry, an amphitheatre and a space for in situ experimentation for future constructions in the quarry.

As they make their way through the site, visitors will understand the power of a quarry through its materiality and emptiness. Questions about this kind of space in a natural environment come face to face with the reality of human intervention in the landscape, through any kind of construction.

Architecture ends up intruding into a landscape where it was not intended to be. By bringing together the place where the resource is extracted and the place where it is built, a new symbiotic imagination emerges between man and his environment. We come to build the void, extract the full, to kill two birds with one stone.

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